Accompagnée de mon compagnon Jean Pierre, je me suis rendue dans la Vallée des rubis à Mogok, au Myanmar.
Il y a longtemps que je rêve d’y aller car, après avoir lu le livre de Joseph Kessel » La vallée des rubis » cette idée m’a carrément obsédée.
Renseignements pris, j’ai réalisé que ce n’était pas une promenade de santé que d’aller dans la vallée de Mogok …mais finalement j’ai fini de rêver et de gamberger, j’y suis arrivée !
Voyage fantastique, mais difficile d’accès car les pirates vous guettent aux croisements des chemins, certains trajets étant justes proscrits; sur place l’on vous met en garde sur les Itinéraires à surtout ne pas prendre, car dangereux pour notre vie ( Ce n’est pas une blague…).
Mais d’abord nous avons dû demander un visa spécial à Mandalay pour avoir le droit d’aller à Mogok.
Et il faut l’attendre ce visa…
Viendra, viendra pas; on nous dit que la zone est encore fermée…mais va peut être réouvrir…
On attend d’abord à Rangoon, puis on monte à Mandalay où l’on doit encore attendre… avant de recevoir enfin ce sésame tant convoité.
Mogok n’est pas une destination touristique…de loin pas.
En attendant, je vais au marché de la Jade à Mandalay, un autre monde magique plein de morceaux de….Jade hors de prix ( cela peut valoir plusieurs centaines de mille, voire millions de dollars ).
Là, je rencontre plein de chinois qui, armés de loupes et de lampes de poche triturent la pierre verte magique et …c’est magique ! Nous y sommes, ça y est, l’enveloppe avec son sésame est arrivée à la réception de l’hôtel, je peux enfin partir, direction un vieux rêve de toujours: Aller à Mogok !
Bien sûr, on nous assigne un guide qui nous accompagne et suit tous nos déplacements (et sans doute fait un rapport journalier de tous nos déplacements…) et hop, en Jeep d’un autre temps, nous voilà partis à 4 avec le chauffeur, direction la Vallée des Rubis. Bonjour Mogok, un vieux rêve va se réaliser!
J’ai adoré visiter Mogok et ses environs, rencontrer des mineurs (qui souvent, gardent leurs pierres au chaud dans leur bouche), des petites vendeuses et vendeurs, aussi bien que des traders en pierre précieuses fantastiques.
C’est une grande chance pour moi que de pouvoir donner vie à ma passion de toujours pour les pierres précieuses, les voir, les toucher, pouvoir en acheter de ces rubis, spinels, saphirs, péridots, pierres de lune et j’en passe…
A Mogok tout le monde a des pierres précieuses dans sa poche, ce business est surtout mené par des femmes… rudes en affaires!
En ville à Mogok et dans ses environs, il existe plusieurs marchés aux gemmes, avec leurs étals pleins à ras bord de plateaux en laiton remplis de pierres précieuses.
Brutes ou taillées elles s’offrent à moi là, au marché comme si j’allais acheter mes légumes ou mes fruits au marché de chez nous.
Je décide d’aller y faire un tour avant d’aller voir chez des mineurs tradeurs ( c’est souvent chez eux à domicile qu’il ont leur business familial. Il n’y a pas de shops de ce genre en ville)
La première fois que j’ai vraiment vu, senti l’ambiance de la « fièvre du trésor » comme j’appelle cela , j’ai vraiment halluciné… Dans la rue, devant le marché couvert, je me suis tout à coup trouvée entourée de dizaines de paumes mains tendues, pleines gemmes, ces main ouvertes tendues sont celles des vendeurs et des vendeuses qui essaient de me vendre leurs petits trésors.
Je me trouve tout à-coup entourée d’une nuée de birmanes et birmans… incroyable!
Je me méfie des arnaques, je dégaine ma loupe, ma lampe de poche spéciale (comme le font les chinois ou n’importe quel acheteur de gemmes) je prends le temps de regarder de plus près les pièces qui m’intéressent, puis vient le marchandage… ils sont coriaces ces birmans et connaissent très bien les prix du marché..
Toutes ces pierres précieuses, valant une fortune sont exposées là comme des salades au marché de chez nous, sans gardes aucuns, sans policiers armés, la marchandise précieuse est là, toute fraîche, elle vient de sortir de terre ou de l’atelier des lapidaires ( qui taillent toutes ces gemmes encore avec des outils rudimentaires, avec rigueur et grande précision, on se demande comment ils font pour sortir des produits finis aussi parfaits! )
Quelques achats promis (je n’achète que des pierres naturelles, non chauffées, non trafiquées, et pas sans le certificat officiel GIA qui atteste sa qualité, sa provenance , son calibre etc..) , je file au bureau d’expertise de ces pierres, c’est un gemologue agréé GIA Népalais qui examine et teste mes achats.
Je sors, tout est ok, le deal est fait!
Il faut payer pour chaque certificat émis, puis garantie en poche, finalement payer le vendeur pour mon achat et ce, pour chaque achat, cela prends du temps et de l’organisation.
Nous avons droit à 4 jours sur place et pas un de plus, puis retour en jeep à Mandalay par le même chemin long, nous sommes sur nos gardes, car les poches sont garnies.
Les formalités d’exportations et d’importation faites, je suis à Rangoon, demain je reprends la ligne pour le Sri Lanka, mais ça c’est une autre histoire fantastique (à venir).
Bye bye Mogok et merci pour cette expérience fantastique et hors des chemins battus.
Là, devant ma toile blanche, je replonge dans ce voyage hors du commun et j’y vais, je peins….
Quelle merveilleuse aventure que m’offre la Vie,
Merci la Vie !